Rencontre avec le comédien Stéphane Monpetit, dont le personnage d’Eliott meurt dans l’épisode d’Un si grand soleil diffusé ce vendredi 24 octobre 2025 à 20h45 sur France 3.
Ce vendredi 24 octobre 2025, les fans d’Un si grand soleil ne s’attendaient pas sans doute pas à cela. Ou peut-être le redoutaient tellement qu’ils ne voulaient pas y croire. Dans l’épisode inédit d’USGS, diffusé à 20h45 sur France 3, Éliott meurt. Une fin tragique qui risque bien de faire parler dans les chaumières. Un événement qui devrait avoir de lourdes conséquences pour Muriel, son ex, Toma, leur enfant, sa mère Ève (jouée par Emma Colberti), avec qui les relations ont toujours été intenses. Une sortie de scène marquante pour un personnage brillamment incarné par le comédien Stéphane Monpetit depuis plus de 7 ans et que Télé-Loisirs a interviewé.
Un si grand soleil : “On aurait aimé qu’il s’en sorte…”, Stéphane Monpetit revient sur la mort d’Eliott
Télé-Loisirs : Il est arrivé beaucoup, beaucoup de choses à Éliott au fil des années. Et c’est un personnage qui a fait aussi beaucoup, beaucoup de choses, pas forcément très justes. Au moment où il quitte l’antenne, comment qualifieriez-vous sa trajectoire ? Stéphane Monpetit : C’est une très bonne question. Franchement, je crois que je n’ai jamais vraiment réussi à identifier ce gars ou à le mettre dans une catégorie. Même en l’ayant joué toutes ces années, je ne saurais pas vous dire qui il est. Je sais que c’est un gars quand même assez doué, il a été en école de vétérinaire, président du BDE, il était très fort en maths. Il a toujours eu beaucoup de ressources. Avec quelques informations sur Internet, il a même réussi à fabriquer de la drogue ! Il a donc des compétences en chimie. C’est un gars intelligent, c’est sûr. Après, il a totalement vrillé. Éliott est quelqu’un qui refuse qu’on lui pose de limites. Si tel est le cas, il va vouloir exploser ce mur pour continuer de vivre et de se sentir libre. C’est ainsi qu’il fonctionne. Qu’est-ce que ça dit de lui ? En tout cas, je ne suis pas du tout comme ça.
Si vous n’êtes pas comme ça, comment êtes-vous par rapport à lui ? On doit sans doute avoir des points communs, mais comment dire ? Je ne sais pas.
Vous ne fabriquez pas non plus de la drogue le soir ? Non, je ne fabrique pas de la drogue non plus ! [Il rit] Après, comme Éliott, j’aime bien me dépasser, mais toujours dans le cadre de la légalité.
Ce n’est pas difficile d’incarner un personnage qu’on n’arrive pas à saisir, à définir ? Je ne crois pas et c’était aussi l’effet voulu sur le spectateur. Il ne fallait pas que le public réussisse justement à vraiment à identifier Elliot. Il fallait toujours jouer un peu sur les attentes du spectateur, qu’il se dise “Là c’est bon, il est vraiment revenu sur le bon chemin !”, avant qu’Éliott s’échappe à nouveau de cette certitude. Ce personnage, je l’avoue, j’ai du mal à le comprendre. L’intérêt d’Éliott, c’est qu’il n’est pas du tout stéréotypé. Et c’est vraiment sa force. Il n’incarne ni le bien ni le mal, il est à la croisée des chemins. Certes, vers la fin, il penche plus du côté du mal, c’est sûr. Mais quelque part, on aurait aimé qu’il s’en sorte. Quand il est revenu dans la série, il était marié, sa femme était enceinte. On avait l’impression qu’il allait s’en sortir. Quelque part, je m’étais alors dit “Si Éliott s’en sort, c’est la fin du personnage. Qu’est-ce qu’on va raconter ? On ne peut pas lui faire vivre une petite vie normale, c’est impossible, il ne représente pas ça.”
Un si grand soleil : “Il y a forcément un moment où on se dit qu’on n’a pas été assez bon”, Stéphane Monpetit réagit à la mort d’Éliott
Est-ce votre décision de quitter Un si grand soleil ? La première fois que j’étais parti, j’en avais parlé à la production. Ils avaient totalement compris. Ils avaient fait partir Éliott en cavale. Là, c’est Olivier Szulzynger [le directeur de collection d’Un si grand soleil, ndlr] m’a appelé, il y a un peu moins d’un an, pour me dire qu’il était très content de mon travail mais qu’il allait mettre fin au personnage d’Éliott parce qu’il ne savait plus quoi faire avec le personnage. La production a eu l’élégance de me tenir au courant des mois avant ma sortie. J’étais donc préparé et j’en suis très reconnaissant. Je le comprends parfaitement. Et je comprends qu’il ne fallait pas que les extrêmes d’Éliott deviennent la normalité, au fond.
Comment, en tant que comédien, on reçoit l’annonce que son personnage va mourir ? Il y a forcément un moment où on se dit qu’on n’a pas été assez bon. Forcément. Un endroit où le comédien se dit que c’est de sa faute. Si je suis honnête, cette pensée m’a traversé l’esprit. Après la raison l’emporte. Quand Olivier me dit qu’il ne sait plus quoi faire du personnage, je sais que je m’étais formulé aussi ça quelque part. Puis, une fois l’annonce fait, on bascule sur des soucis plus matériels. On commence à faire des calculs. “Est-ce que je vais m’en sortir ? L’intermittence me couvre jusqu’à quel moment ? OK, ce job va prendre le relais, donc tout va bien.” Je comprends que pour moi Un si grand soleil a été un tremplin. J’ai pu à jouer ce personnage incroyable d’Éliott, un rôle protéiforme, subtil et complexe. Et j’ai appris un métier.
Jouer une scène où on meurt est-il anodin ? Non, c’est clair ! Mais la scène de la mort a été réalisée par Chris Nahon, qui a l’habitude de beaucoup découper les scènes. J’étais donc davantage sur des choses un peu techniques que sur une émotion très forte. Parfois, on a tendance à croire que jouer, c’est vivre des choses intenses, alors qu’en fait, on est vraiment sur des choses techniques pour donner l’illusion.
Êtes-vous en paix avec le fait de quitter Un si grand soleil ? J’ai joué dans USGS pendant longtemps. Il est temps de commencer un nouveau chapitre sans renier ce qui s’est passé avant. Cela arrive au bon moment. Si c’était à refaire, je le referais les yeux fermés. Je ne regrette absolument rien. Quand on est à l’intérieur, on ne se rend plus compte à quel point c’est précieux. Partir me permet de m’en rendre compte. Je suis très serein, en paix.
Fan d’Un si grand soleil ? les séries à ne pas manquer Vous aimez le feuilleton quotidien Un si grand soleil de France 3, à n’en pas douter, vous allez adorer les 3 séries françaises diffusées en fin de journée Ici tout commence à 18H30 avec Benjamin Baroche et Demain nous appartient avec Ingrid Chauvin à 19h10. La série Plus belle la vie sur TF1 à 13H55 avec les acteurs emblématiques du mistral pour une vie encore plus belle.