“J’ai trouvé que c’était une idée complètement folle”… Nicolas Lancelin (Charles) réagit au twist inattendu sur la mort d’Eliott – Un Si Grand Soleil

Après des jours à se demander qui avait bien pu tuer Eliott dans Un si grand soleil, les téléspectateurs ont enfin découvert qu’il s’agissait de Charles. Nicolas Lancelin s’est confié au micro d’Allociné sur ce twist que personne n’avait vu venir.

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C’est sans aucun doute le twist que personne n’avait vu venir dans Un si grand soleil !

Le 24 octobre dernier, Eliott (Stéphane Monpetit) a été retrouvé assassiné d’une balle en plein cœur.

Si les équipes du commissaire Becker (Yvon Back) ont d’abord soupçonné Boris (Jules Bahloul), Muriel (Lou Kuma Kudi) puis Nathalie Gimenez d’être à l’origine de ce meurtre, la réalité est comme souvent bien différente. En effet, le meurtrier d’Eliott n’est autre que Charles, son meilleur ami.

Nicolas Lancelin, son interprète, s’est confié au micro d’Allociné sur cette révélation choc.

Un Si Grand Soleil

Allociné : Vous êtes présent dans la série depuis la première saison d’Un si grand soleil. Quel regard portez-vous sur l’évolution de Charles ?

Nicolas Lancelin : C’est une évolution lente qui m’a permis au fil du temps de construire le personnage. On m’a souvent dit : “Ton personnage devrait évoluer, il y a plein de choses à faire avec lui“, et je le pense aussi ! Mais là, l’évolution a été intéressante parce qu’elle s’est faite au travers de ce qui peut bouger. Elle est vraiment chouette.

Charles est un garçon sensible et proche de ses émotions. Est-ce important pour vous de montrer une masculinité positive à l’écran ?

Je pense qu’il y a des idéaux de la masculinité à redéfinir. Pour moi, un homme “fort”, si je peux utiliser ce mot, n’est pas celui qui cache ses émotions. C’est celui qui accepte de montrer qu’il n’est pas parfait, qu’il est faillible, qu’il ressent des choses comme tout le monde et d’en faire une force. Il y a tellement de personnes, hommes comme femmes, qui ne s’autorisent pas à vivre ou à montrer leurs émotions, même intérieurement. Alors, peut-être que mon personnage peut aider certains à se dire : “On a le droit d’avoir des émotions, on a le droit de les exprimer“.

Qu’est-ce qui attend Charles au cours des prochains épisodes ?

On va découvrir Charles sous un nouveau jour. On va lui découvrir une personnalité qu’il n’a jamais montrée jusque-là. Jusqu’ici, Charles a surtout existé à travers les autres mais là, il va enfin exister par lui-même. Il va se retrouver dépassé par les événements, par ses propres actions aussi… C’est peut-être la naissance d’un nouveau personnage.

On va finalement découvrir que c’est Charles qui a tué Eliott. Comment avez-vous réagi à la lecture du scénario ? Avez-vous été surpris par la tournure des événements ?

Je ne l’ai pas découvert en lisant le scénario. C’est Stéphane Montpetit qui m’a dit que le personnage d’Eliott allait mourir. Comme Charles existe beaucoup à travers lui, je me suis tout de suite demandé ce qui allait se passer pour moi. J’ai donc appelé Olivier Szulzynger (créateur et directeur de collection de la série, ndlr) qui m’a dit : “Eliott meurt mais c’est Charles qui le tue“. Je me suis mis à rigoler mais c’était un rire un peu nerveux. Je lui ai demandé si c’était une blague mais il m’a répondu : “Non pas du tout“. Après, il m’a expliqué pourquoi et j’ai trouvé que c’était une idée complètement folle. Vraiment, une idée de fou furieux.

Êtes-vous content que les auteurs amènent votre personnage vers ce côté sombre ?

Je suis super content ! Pour le jeu, ça va me permettre d’explorer de nouvelles choses si ça évolue dans ce sens-là. Honnêtement, je ne sais pas encore vers quoi ça va tendre, personne ne le sait, moi le premier. Mais si ça évolue dans cette direction, je trouve ça vraiment intéressant parce que ça va vraiment me donner une matière pour jouer.

Il y a quand même sept ans de passif entre Eliott et Charles, et avec Stéphane Montpetit on est devenus de très bons amis. Forcément, ça nourrit quelque chose à l’intérieur. Et puis je me dis que ça peut aussi faire écho à l’univers du Fleuriste. Peut-être que les scénaristes iront vers cette idée-là, je ne sais pas, mais j’aimerais bien !

Il tue quand même son meilleur pote. Il y a un twist à faire là-dessus, il y a quelque chose à jouer, un vrai virage à prendre. Ce serait intéressant de casser un peu l’image du gentil Charles, un peu penaud et naïf.

Ça vous plairait que Charles reprenne le flambeau du Fleuriste ?

Je trouve ça intéressant parce que commencer un personnage directement dans ce côté sombre serait moins fort qu’une vraie transformation. C’est toujours plus passionnant de voir comment un événement peut te transformer et jusqu’à quel point. Et ça, ça me plairait beaucoup parce que ça ferait écho à ce qu’on a fait avec Hubert Benhamdine. J’adorerais explorer ce côté un peu double face.

A l’heure où on se parle, vous avez tourné les obsèques d’Eliott mais pas sa mort. Appréhendez-vous le tournage de cette scène cruciale ?

Un petit peu oui. Avec Stéphane, il y a vraiment un truc très fort entre nous quand on joue ensemble et je sais que je peux faire confiance à cette énergie-là. Ce matin, on a tourné l’enterrement d’Eliott et ça m’a fait bizarre de voir la photo de Stéphane sur la pierre tombale. Entre le moment où Olivier Szulzynger m’a appelé pour me dire que c’était Charles qui tuait Eliott et aujourd’hui, je me suis demandé : “Comment on joue le fait de tuer son meilleur pote ?“. J’en ai même rêvé. Trois fois. Cette arche me travaille, je la prends vraiment très à cœur.

Finalement, pourquoi Charles a-t-il tué Eliott ?

Charles a tué Eliott sur un moment de colère. Il en avait assez de se faire humilier verbalement et physiquement. Ce qui est intéressant, c’est que c’est vraiment sous l’impulsion. Charles est très sensible, il pleure facilement et ressent tout profondément. Habituellement, son impulsion est douce mais ici, c’est une impulsion animale, violente avec des conséquences directes. C’est ce qui rend ce moment très intéressant à jouer. Ce n’est qu’après avoir tiré sur Eliott qu’il se dit : “Qu’est-ce que j’ai fait ?“, et en même temps : “Peut-être que ça fait du bien ?“. C’est exactement là que réside toute la complexité du personnage.

Qu’est-ce qu’il va se passer pour Charles ensuite ?

Muriel est là seule à être au courant. Il y a une forme d’entente entre eux. Si Charles se dénonce, elle risque elle aussi d’être inculpée. C’est un véritable double jeu qui va se mettre en place. Charles et Muriel partagent désormais un secret qui va définir leur relation et qui peut servir de moyen de pression pour les deux parties.

Charles pourrait donc être prêt à tout pour protéger ce secret ?

Je pense, quitte à vriller encore plus peut-être. Je ne sais pas vraiment ce que les auteurs ont prévu pour la suite.

Vous ne quittez donc pas la série ?

Non. L’ancien Charles part mais le nouveau arrive (rires).

Avez-vous des projets en dehors de la série dont vous pouvez nous parler ?

Je me suis découvert un amour pour raconter des histoires et la réalisation. J’ai récemment tourné mon premier film qui s’appelle La Mémoire de l’eau. On a fait la première projection au Max Linder et la salle était complète. Le film a été porté par une énergie et une magie qui m’ont vraiment donné l’impression que j’avais quelque chose à faire dans ce domaine.

La Mémoire de l’eau circule désormais dans tous les festivals. J’ai d’ailleurs eu la chance de recevoir le prix du “Meilleur réalisateur dans la catégorie meilleur film indépendant” lors d’un récent festival de cinéma en Angleterre. À côté de ça, je travaille sur l’écriture et la production de mon premier long-métrage et je suis à la recherche de bons producteurs pour développer ce projet.